Élevé par son grand-père, dont il a hérité un amour inconditionnel pour les chevaux, Russell, notre héros (qui ne s’appelle pas Wynne comme pourrait le laisser croire le titre du livre) se retrouve dans l’obligation de vendre la ferme familiale. Comme tout bon Américain fier de son pays mais sans le sous, il s’engage et se retrouve sur le champ des opérations en Irak. Au cours d’une mission, un cheval se trouve pris entre deux feux. Ni une, ni deux, notre héros pose son casque (pour ne pas effrayer la bête), court et sauve le bel étalon. Seule la présence d’une caméra d’une grande chaîne de télévision le sauve d’une possible sanction disciplinaire pour cet acte à la limite de la folie, et en fait le héros de l’Amérique. Pour autant, la grande muette n’oublie jamais rien et Russell se retrouve en Afghanistan pour dresser des chevaux de guerre dans le cadre d’une mystérieuse mission.
Bien plus qu’un simple récit de guerre, ce mélange entre L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux et Apocalypse Now se lit d’une traite. Entre récit de voyage, nature writing et livre équestre, on suit ce personnage plein d’humanité, on jubile lors des séances de dressage, on retient son souffle lors des combats à l’arme lourde. Gallmeister nous gratifie d’une traduction impeccable dans une langue dont seuls les Américains sont capables dans leurs romans des grands espaces. Allez hue cocotte !!!