Comment ne pas plonger immédiatement dans ce roman après avoir lu la superbe préface que lui consacre son traducteur Pierre Demarty ? Le garçon aux icônes date de 1976 mais il n’a rien perdu de sa puissance d’évocation. Ce qu’il évoque, c’est d’abord l’amour d’une mère pour son fils. Susan O’Hallrahan vit à Ballinasloe dans le comté de Galway, où elle a élevé Diarmaid seule suite au décès de son mari. Elle tente de comprendre ce garçon silencieux, qui ne s’est jamais remis de la mort de son ami d’enfance et qui élabore des drôles de petits collages, que Susan appelle des icônes. Nous sommes en 1972 et Diarmaid a 18 ans. Alors que les Troubles font rage en Irlande du Nord, il part en Angleterre et ne donne quasiment plus de nouvelles à sa mère. Celle-ci va alors se lancer dans une quête pour retrouver son fils, dans tous les sens du terme.
Au-delà de l’histoire de Susan et Diarmaid, c’est aussi tout un pays que ce livre évoque : l’Irlande, ses chansons, sa beauté et ses contradictions. L’écriture de Desmond Hogan est lumineuse et mélancolique, et chacune des pages de ce roman est un véritable délice. Après un premier roman aussi sublime, on a hâte de découvrir le reste de l’œuvre de ce mystérieux Irlandais, que les éditions Grasset vont publier intégralement dans les années à venir.