« Un roman inoubliable »; « Beau et d’une intelligence folle »; « une écriture renversante »… bref, le nouveau roman de la jeune romancière E. Lockhart croule littéralement sous des critiques dithyrambiques. S’il est souvent comparé à Nos étoiles contraires, l’énorme succès de John Green, Nous les menteurs tape encore plus fort à mes yeux, là où cela fait mal. La famille Sinclair est ce que l’on qualifie de famille parfaite à l’américaine : des grands-parents aimant et richissimes, toujours prêts à choyer leurs trois grandes filles, toutes mariées à des hommes voués à de belles carrières et dont les enfants font la fierté des grands-parents. Rien ne semble perturber ce beau petit monde, dont les maisons de vacances se situent sur une île appartenant au grand-père (rien que ça), mais nous sommes tous biens placés pour savoir que les apparences sont parfois (souvent) trompeuses. C’est Cadence, l’héroïne de ce roman et l’aînée des petits-enfants qui va nous raconter la véritable histoire de cette famille au destin finalement tragique. L’été de ses 15 ans, un terrible événement a eu lieu sur l’île paradisiaque où elle et ses cousins passent toutes leurs vacances. Depuis, elle souffre constamment de migraines violentes et d’amnésie partielle, rendant sa vie d’adolescente particulièrement compliquée. Pourtant sa famille ne semble pas vouloir lui raconter ce qui s’est passé, lui donnant l’étrange impression qu’elle est coupable de quelque chose. Ses cousins, Johnny et Mirren, le jeune garçon dont elle s’est épris, Gat, tous restent muets face aux nombreux mails remplis de questions que Cadence leur envoie. Tout au long de l’histoire, le lecteur est tiraillé entre plusieurs interprétations, chacune démentie à la page suivante, rendant le roman impossible à lâcher.
E. Lockhart nous livre ici un roman fort et déroutant, sur une vie de famille qui vole en éclats mais qui réussit chaque fois à rassembler les morceaux sans toute fois parvenir à combler les brèches. Le tout servi par une écriture percutante donnant au dénouement final, de faux airs d’Esprit d’Hiver de la talentueuse Laura Kasischke. Un roman pour les adolescents et pour les jeunes adultes.