Un ouvrage de plus sur la Première Guerre mondiale, pensais-je, en ouvrant ce roman. La référence au Confiteor de Jaume Cabré m’avait alléché et, même si la comparaison peut paraître excessive (comme souvent quand les éditeurs se risquent à de tels parallèles), il n’en reste pas moins que l’auteur réussit le tour de force de nous faire partir pendant les cinq années que dura cette boucherie à la rencontre de plus de 80 personnages sans jamais nous égarer. D’un Cocteau boulimique avide de bataille à un commerçant d’Istanbul assistant impuissant à la mort de ses apprentis en passant par l’inventeur allemand des gaz de combat, vous croiserez de nombreux personnages dont aucun n’est véritablement équilibré. Le petit plus : une pincée de réalisme magique qui transforme ces cinq années de guerre en un théâtre burlesque de la taille de l’Europe.