« Alors j’irai au grand lavoir là-bas, où la mémoire se récure contre le granit rugueux, où la langue se rince au torrent qui mousse comme un savon d’encre, où la fiction fait Javel »
Comment raconter l’indicible, comment faire le portrait de l’assassin de sa propre mère ? C’est le pari de Sophie Daull. Il sera jardinier à Nogent-le Rotrou, menant une vie proprette depuis sa sortie de prison, c’est ainsi que Sophie l’imagine.
Elle va le raconter à la première personne du singulier, se mettre dans sa tête. Ce « je » du meurtrier rencontre le « je » de la narratrice, exercice de haute voltige et d’ équilibriste. La vie de cet homme va être bouleversée quant il apprend que la fille de sa victime, devenue écrivaine dédicacera dans sa ville. Et le voilà aux prises avec son passé, ses démons, ses angoisses.
C’est un roman incroyablement lumineux, tour à tour tendre, cruel, drôle, triste. Et l’écriture si juste, si belle. On se surprend à lire les phrases à haute voix pour que le texte sonne et vibre. Une RÉUSSITE !!!