Le métier de libraire pourrait parfois se résumer à trouver la bonne phrase pour le bon livre, celle qui, en quelques mots, saura vous convaincre que le texte caché sous la couverture répondra à vos attentes, comblera vos désirs de lecteurs. « Le combat de l’homme et du père », cette phrase glissée par un client revenu enthousiaste de sa lecture, est celle que j’aurai aimé trouver. Je suis à l’origine de cette vente, certes, mais je ne suis pas l’auteur de cette formule. Pour autant elle résume l’intensité de ce court opus, brillant tant par la forme que par le fond, dont on ne saurait trop parler sans vous faire perdre le suc, la substantifique moelle, d’une telle découverte. Que dire alors… C’est l’histoire d’un père élevant seul ses deux garçons. Militant, homme engagé, homme de gauche, il découvre avec horreur, le mot n’est pas trop fort, que son ainé fraie avec les identitaires. Un texte coup de poing, porté par une écriture sensible. Incontestablement un des romans qui compte pour cette belle rentrée littéraire.