Soyons honnête, il vous faudra accepter de fermer les yeux sur la couverture (épreuve délicate), pour pouvoir profiter du puits de science concernant les grandes croisades que Dan Jones (et non Dan Brown, merci la couverture) nous a pondu. Nous le savions spécialiste des Plantagenêts, il revient, toujours aussi didactique, avec un sujet dans l’air du temps : les croisades.
Aucune connaissance n’est nécessaire pour apprécier le style frais et agréable de l’auteur. De nombreuses idées préconçues en prennent pour leur grade, et c’est tant mieux, car le croisé, sorti de l’image d’Épinal romantique, égorge, désosse, exsanguine, bref c’est un boucher. Protégés par une bulle papale, qui leur permettra d’entrer directement au paradis à la droite de notre seigneur (ça doit en faire du monde), il s’agit pour la plupart, d’illuminés, d’aventuriers à la recherche de trésors, de rejetons rejetés, ou de commerçants à la recherche de nouveaux débouchés. Bref pour ceux qui vont les croiser, ces croisés, on parlera au mieux de barbares au pire de lie de l’humanité. Heureusement, à leur retour ils permettront à la civilisation occidentale de découvrir la richesse, l’ingéniosité et la douceur d’un art de vivre propre à l’Orient.