Nous sommes dans le Canada du XVIIe siècle. Des guerriers hurons-wendat, menés par un chef appelé Oiseau, rentrent d’un périple avec une petite Iroquoise qu’ils ramènent comme prisonnière et un jésuite arrivé seulement l’année précédente en Nouvelle-France. Chacun de ces trois personnages-clés entreprend de raconter son histoire à sa façon. Le guerrier Oiseau s’adresse dans l’au-delà à son épouse, tuée par les Iroquois en même temps que leurs deux filles. La petite Iroquoise Chutes-de-neige parle elle aussi à ceux qu’elle a perdus, ses parents et ses frères et sœurs qu’Oiseau et ses guerriers ont massacrés sous ses yeux. Le jésuite, que les Indiens appellent le Corbeau, tient quant à lui un journal qu’il espère transformer en chronique de sa mission évangélisatrice à destination du public français. Leurs trois voix s’entremêlent pour former une grande épopée autour des Hurons, ce peuple de cultivateurs et de commerçants allié des Français et ennemi juré des Iroquois.
C’est par une écriture d’une puissance rare que Joseph Boyden raconte l’histoire de ce peuple et de son déclin émouvant, annoncé par l’arrivée des Corbeaux porteurs de nouvelles croyances, mais aussi de maladies mortelles et de leurs terribles « bois brillants ». Loin de décrire un peuple à l’agonie, l’auteur dépeint tour à tour la joie de vivre, la brutalité, le respect des coutumes et la combativité de ce peuple dont il reste aujourd’hui, à l’instar de nombreuses autres tribus indiennes, bien peu de représentants.