Tout se passe dans une réserve isolée du monde qui n’est pas nommée mais qu’on suppose indienne au milieu du vaste territoire des États-Unis : une adolescente, Lucy, est retrouvée violée et traumatisée dans la forêt aux abord du village… Mais, lorsqu’elle réussit à articuler quelques mots, ce sont toujours les mêmes : c’était un esprit de la forêt.
Son amie Nita, jusque là assez banale, commence alors à fréquenter un bar réputé mal famé, géré par des femmes jugées à la fois frustrées et de mauvaise vie. Sa vie et son mode de pensée vont changer du tout au tout.
Loin d’être un polar ou un thriller psychologie, Éden se rapproche plutôt d’un roman noir, ralliant à lui fantastique, rêve et imagination. L’affrontement entre les Blancs de la réserve et les autochtones ne peut être que violent et brutal, les uns massacrant la nature prolifique et respectée, les autres ne pouvant que protester doucement.
Mais Nita est aussi une adolescente. Elle se retrouve confrontée sans préambule à la violence des hommes, à leur domination sans merci, à leur alcoolisme.
L’écriture de Monica Sabolo nous installe avec habileté dans un cocon d’incertitude, de magie et de la brutalité naturelle des hommes.