Évariste Galois aimait révolutionner. Faute de pouvoir batifoler sur les barricades avec ses amis républicains durant les Trois Glorieuses, il révolutionnera les mathématiques : il établit qu’une équation algébrique est résoluble par radicaux si et seulement si le le groupe de permutation de ses racines a une certaine structure, qu’on appellera plus tard résoluble.
Cela étant dit, la vie d’Évariste Galois méritait-elle un roman ? Sachant que ni vous (dans 90% des cas), ni moi (dans 100% des cas), ni même l’auteur n’avons compris la phrase susmentionnée, pourquoi nous intéresserions-nous à ce jeune homme qui découvre les mathématiques à 16 ans, veut renverser la monarchie à 18 ans, transforme l’algèbre à 20 ans et meurt au même âge dans un duel sur fond de querelle amoureuse ?
De plus l’auteur, François-Henri Désérable, vient à peine de dépasser l’âge de son personnage et exerce l’étonnant métier de hockeyeur professionnel… Alors pourquoi s’arrêter sur ce court roman historique servi par une langue alerte et moderne ?
Mais parce que c’est un excellent livre, tout simplement ! Souvenez-vous de ce nom, « Désérable », un auteur à suivre que je ne peux m’empêcher de citer : « Le 27 juillet tombait un mardi. Le 28 un mercredi. Le 29 un roi ».