Bienvenue dans un monde où l’on n’a pas pour habitude d’interdire mais où l’usage impose ses lois, sans que personne ne trouve rien à y redire, puisque cela facilite la vie. Un monde où les gens sont comme de grands enfants, sans cesse en train de s’excuser car il est malséant de ne pas le faire. Un monde où tous sont repartis de zéro après « CE QUI S’EST PRODUIT, SI CA S’EST PRODUIT », un nouveau nom ayant été attribué à chaque individu après cet événement embarrassant dont on sait seulement qu’il partit des réseaux sociaux. Un monde où l’Ototo, la Haute autorité officieuse de l’opinion publique, veille au bien-être de chacun. Un monde idéal ? Pas tant que ça à en juger par les deux personnages principaux de ce roman, Ailinn Solomons et Kevern Cohen dit « Coco », qui sont bien sympathiques mais complètement névrosés…
En littérature comme ailleurs, la perfection est difficile à atteindre et l’on pourra trouver quelques petits défauts à ce roman dystopique (dont je ne peux pas parler sans trop en révéler). Mais quelle manière de happer le lecteur, de l’étonner, de l’agacer, de le faire rire et de le pousser à réfléchir à la société dans laquelle il vit. Car à certains égards, les travers du monde dans lequel Ailinn et Kevern évoluent ne sont pas sans rappeler notre société actuelle. Un roman qui ne laissera, j’en mettrais ma main au feu, aucun lecteur indifférent !