Ce roman est le cri d’une adolescente qui se retrouve seule contre tous, refusant de jouer le rôle assigné par les traditions familiales. Parce que non, avoir 14 ans n’est pas toujours une bonne nouvelle.
14 ans, l’âge de tous les possibles, des rêves, de la liberté… Ce n’est pas le cas pour Efi. Pour elle, avoir 14 ans signifie être « nubile ». Elle va vite comprendre que ce mot qu’elle trouve tendre ne veut pas simplement dire qu’elle est adolescente et qu’elle a ses règles. Cela signifie qu’elle est en âge d’être mariée, de procréer. Elle, qui avait réussi à convaincre ses parents de la laisser faire des études, ne s’attendait pas à cette nouvelle en rentrant du collège pour les vacances scolaires. Heureuse de retrouver sa famille et ses amis, elle n’a désormais plus le droit de sortir seule et de s’habiller à sa guise. C’est tout son univers qui bascule. Elle perd ses repères, ses habitudes et sa confiance en elle. Dans sa bulle pleine d’innocence et de naïveté, elle pensait avoir le temps, elle voulait devenir ingénieure pour aider son village. Ses rêves s’envolent parce que son père en a décidé autrement. Parce que sa famille a besoin d’argent. Elle n’est, à leurs yeux, qu’une monnaie d’échange. Son père lui a trouvé un bon mari qui lui rapportera beaucoup : elle n’a rien à dire. Comment peut-elle échapper à cette condamnation injuste ? Qui sera prêt à l’aider ? Chez elle, les rôles sont fixés à la naissance : les hommes et les femmes n’ont pas les mêmes rôles, les mêmes droits. Elle doit obéir, « pour son bien » et celui des siens. Si elle refuse, s’échappe ou exprime un désaccord, la communauté se retournera contre sa famille. Car même si le mariage arrangé (et forcé dans ce cas) est illégal, les traditions prennent malheureusement le pas sur la loi. Jo Witek s’attaque à sujet contemporain dans ce texte court et percutant, écrit tel le témoignage d’une adolescente en détresse, qui nous emporte dès les premières lignes. Un combat mené par Efi et des millions de jeunes filles.