Face à l’ampleur et au poids que prend la notion de consentement dans le débat public, dans les argumentations juridiques, mais aussi dans nos représentations des relations sexuelles, l’autrice questionne en profondeur cette notion. De quand date-t-elle ? À quels débats et quels courants, tant politiques qu’intellectuels, est-elle liée ? Pourquoi en est-on venu·es à lui donner une telle valeur ?
Puisant dans le droit, l’histoire, la philosophie et les études de genre, Clara Serra rappelle que le consentement n’a rien d’une notion limpide et que sa définition dépend largement des concepts auxquels nous l’associons : pouvoir, force, contrainte, etc. Elle revient aussi sur les modalités du consentement, de ses expressions attendues ou requises, qui découlent de sa définition.
À quelles conditions un consentement peut-il être considéré comme valide ? Doit-il être envisagé seul ou au contraire, comme intrinsèquement lié à son contraire ou à son absence ? « Oui » veut-il toujours et nécessairement dire « oui » ? L’absence d’un « non » suffit-elle à établir un consentement ?
Par cette démarche minutieuse et rigoureuse, l’autrice nous enjoint à nous méfier d’une trop grande confiance dans une seule et unique approche du consentement ; celle qui considère que « seul un oui est un oui » et qui tend à devenir l’approche dominante. Le consentement n’est pas une « baguette magique » et ne doit jamais être pensé indépendamment d’une définition du pouvoir.
À l’heure où se mettent à sortir tant d’ouvrages sur le procès de Mazan, ce livre est une bouffée d’air précieuse et une lecture stimulante incontournable !