Parlez-moi de nourritures terrestres, je suis tout ouïe. Décrivez-les-moi, faites-moi saliver en me parlant de petits plats, grandes tables, fromages et desserts.
Alors La Halle,premier roman de Julien Syrac, était pour moi. Ce n’est pas pour rien que nous côtoyons les Halles Bocuse. Un regard fin et pétillant (comme les bulles) sur le fonctionnement de ce ventre de province à travers les portraits de ses travailleurs parfois invisibles, toujours au second plan. Description des métiers de bouche et autres grandes gueules, vendeur de saucisson romantique, plongeurs et cafetiers : les dessous des halles de Marrec comme si vous y étiez. Une langue ciselée qui nous parle de travail, de rêves et d’amour, car comme toujours la libraire de la Halle fait tourner et se retourner les têtes. Une plume poétique, un coup d’essai de maître coq pour ce petit roman de 200 pages à déguster sans modération.