Qu’il est difficile d’écrire un texte percutant ce livre, tant il est beau, acéré, triste. Niviaq Korneliussen revient avec un texte sur la jeunesse groenlandaise, et notamment son taux anormalement élevé de suicides. C’est probablement un des plus beaux textes de cette année, voire de ces dernières années.
Nous suivons une jeune narratrice qui décide de partir à Copenhague pour y suivre ses études et fuir le sort morne (ou funeste) qui l’attend nécessairement en restant dans sa ville natale. Mais la xénophobie danoise lui pèse, et elle retourne dans son pays où elle rejoint sa compagne dont la cousine vient de se suicider, comme tant d’autres ; alors, elles cherchent à comprendre, et chacun accueille le deuil avec les moyens qu’il a. Avec une plume sincère, forte et dénuée de pathos, l’autrice nous donne à voir la réalité d’un pays qu’on est simplement capable d’imaginer sans vraiment le connaître, avec des personnages à la fois très proches et très lointains.
C’est une pure merveille.