Entre deux dystopies plombantes et caverneuses, un besoin d’utopie se fait ressentir. C’est ici qu’entre en jeu ce roman de 1953, réédité le mois dernier par les éditions de l’Arbre Vengeur. Nous y suivons une entreprise d’ingénierie finançant le budget mirobolant demandé par le professeur Costigan pour finaliser sa mystérieuse invention : l’Aiguille de Costigan. Est-ce un téléporteur ? Est-ce une machine à voyager dans le temps ? Est-ce une porte vers d’autres dimensions ? Quel est cet ailleurs et est-il possible d’en revenir ? Telles sont les interrogations que vont se poser les personnages à propos de cette machine. Mais cela sert de toile de fond au véritable sujet du roman qui est l’utopie, comment reconstruire un monde meilleur épuré des défauts du notre.
Nous y retrouvons le plaisir rafraichissant d’une gaieté, d’une simplicité, voire d’une certaine naïveté dans laquelle se blottir. Une ouverture lumineuse dans laquelle glisser sa tête hors du cynisme ambiant (nécessaire à la bonne survie en société j’en conviens) le temps d’une lecture des plus agréables.