Manger voilà encore une chose que nous semblons avoir digéré depuis bien longtemps. Mais mangeons-nous encore avec l’appétit de vivre ? De vivre avec invention, tentation, émulation ? A la manière de cette première nourriture transie par le feu prométhéen ou encore de ces chef.fes magnifiant les ingrédients en œuvres d’art.
Il s’agit bien d’art avec Husson. Le jeune philosophe nous rappelle combien il faut raffiner la bouche de nos concepts et leur en enlever la lourdeur; ne sommes-nous pas devenus des « langues de plomb » (Nieztsche) qui ne goûtons plus que l’immédiateté ? Ces mets pré-fabriqués, figés dans le moule de la mort industrielle nous auront rendu la vie insipide. Oui, nous ne savons plus goûter la vie et nous n’osons plus rien savourer. Le nihilisme nous intoxique et nous sommes en pleine indigestion métaphysique.
C’est ici qu’Husson surprend. C’est avec la palette colorée d’une langue riche et pourtant accessible qu’il nous apprend à être bon vivant. Le bon vivant traverse la vie avec élégance, sans jamais être repu des autres. Car la nourriture terrestre est aussi bien le repas le plus délicat, que la caresse la plus suave.
A lire et à déguster urgemment !