Roman incroyable de Grégoire Bouillier aux éditions Flammarion
Parler de ce livre sans utiliser d’adjectifs superlatifs pourrait être un exercice de style à la Perec, tant ce livre joue avec les codes de la littérature. Imposant par la taille, par la qualité de l’écriture, par le propos qui dépasse le simple fait divers qui sert d’hameçon au lecteur curieux (mais harpon eut été mieux choisi), voici mon immense coup de cœur de cette rentrée. Si cela ne tenait qu’à moi Goncourt, Renaudot, Nobel, tous auraient dû reconnaitre l’immense talent de Monsieur Bouillier (avec un M majuscule s’il-vous-plait) qui à partir d’un entrefilet journalistique, le décès d’un ancien mannequin à Paris, morte de faim, ayant tenu le journal de son agonie, nous mène en bateau sur 904 pages. 904 pages de plaisir, qui nous rappellent, ce que la littérature n’aurait jamais dû cesser d’être : une plongée abyssale dans l’esprit d’un auteur, une écriture incroyable qui n’en fait jamais trop, une réflexion sur l’écriture, sur la vie, et un roman, tout simplement. C’est du Carrère, que j’aime beaucoup, mélangé à du Jaenada (tout pareil), en mieux. Et 904 pages, c’est bien trop court, car en fermant ce livre Grégoire Bouillier est devenu notre ami, un ami qui nous manque, pas un ami virtuel, un véritable ami. Et cela tombe bien car la Librairie du Tramway a l’immense plaisir de le recevoir le mardi 22 novembre 2022 à 19h. Je compte sur vous, il ne le sait pas encore, mais Grégoire Bouillier est mon ami.