Simon Maïmonide est consultant dans une grande entreprise internationale de consulting. Il fait partie des rouages méconnus du capitalisme, ces meutes d’éminences grises dont la population ordinaire ne soupçonne même pas l’existence ; et il en est fier. Mais comme dans la chanson, il a le blues du businessman (sans vouloir être artiste, cela dit).
Il monte, monte, monte dans les stratosphères de sa boîte. Or, les hauteurs amènent leur lot de désagréments, de malaises, d’inconfort… Simon commence à douter, à se poser des questions, à relire son parcours de vie avec un certain vertige. Est-il vraiment celui qu’il pense être ? A-t-il fait les bons choix ? Doit-il poursuivre dans la voie qui est la sienne ?
Ce roman a été une très bonne surprise : un humour noir et une lucidité caustique délicieuse, qui n’épargnent ni le personnage principal, ni le milieu dans lequel il évolue. Je ne connais absolument rien au monde de la finance, du conseil ou des grandes entreprises, mais je ne me suis jamais sentie perdue dans les dialogues et les descriptions de ce monde, ridicule à force de sigles et d’acronymes alambiqués, d’anglicismes et de globish d’initiés.
La cerise sur le gâteau : la relation de l’anti-héros avec son épouse, prof désabusée, avec qui les échanges témoignent d’un amour vache assumé et d’une complicité sincère, brute de décoffrage.