La couverture ne ment pas : Le fils est bel et bien un « grand roman américain », d’une envergure qui laisse rêveur pour un auteur âgé de seulement 40 ans. Car c’est toute l’histoire du Texas qui défile sous nos yeux à travers le destin de la famille McCullough.
Ce destin, ce sont les McCullough eux-mêmes qui nous le racontent, à commencer par le patriarche Eli, enlevé alors qu’il était enfant par des Comanches. Ces derniers lui inculqueront la violence dont il se servira par la suite pour construire son empire du bétail, puis du pétrole. Son récit est entrecoupé par celui de son arrière-petite-fille Jeanne Anne, l’héritière de cet empire malgré son sexe, dans un milieu quasi-exclusivement masculin. Enfin, l’on entend la voix de Peter, qui abhorre les manières violentes de son père Eli et ne sait que faire pour s’y soustraire tout en protégeant les victimes désignées de ce père impitoyable.
Si ces personnages vous paraissent de prime abord très marqués, voire caricaturaux, c’est bien l’exercice difficile de résumer un roman aussi dense et riche qui donne cette impression, car les portraits que Philipp Meyer livre sont d’une subtilité étonnante. Ajoutez à cela une intrigue plus que prenante et des descriptions incroyablement vivantes de ce Texas qui est en définitive le personnage principal de ce grand roman. Un très, TRÈS gros coup de cœur en cette rentrée !