Dans ce premier roman, nous suivons un passeur, un homme à la vie tragique contribuant à une tragédie humaine. De réfugié fuyant la dictature, il devient chef esclavagiste, tortionnaire et brutal. A travers la décadence de ce personnage, Stéphanie Coste nous décrit d’abord ce qu’est la situation des côtes libyennes. Un endroit aussi chaotique qu’inhumain où se côtoient trafic d’armes, trafic de drogues et trafic d’êtres humains. Mais Le Passeur est aussi un roman sur la façon dont on perd son humanité, que l’on soit victime ou bourreau. C’est un roman sombre, cru et violent, laissant peu d’espoir au lecteur et à ses personnages. La puissance que dégage l’écriture de l’autrice est absolument admirable.
C’est une apnée de 120 pages que l’on commence dans une crasse misérable et que l’on finit dans une crasse grandiose.