Parmi la vague de faits divers violents qui secouent l’Italie pendant les années de plomb, notamment lors de l’été 1975, un meurtre va particulièrement choquer le pays. Une jeune femme tuée par deux jeunes sympathisants fascistes issus de la bourgeoisie romaine. Le fait qu’un meurtre aussi violent et sordide puisse être commis par des jeunes de bonne famille surprend l’opinion. Les Italiens comprennent que le mal qui plombe le pays touche tout le monde, quelque soit sa classe sociale.
Après que Pier Paolo Pasolini ait utilisé ce fait divers dans un de ses derniers éditoriales pour chercher à l’expliquer, c’est au tour de Pierre Adrian, qui s’était fait remarqué avec La Piste Pasolini il y a cinq ans, de s’approprier ce drame pour illustrer les années de plomb.
L’auteur s’attache avec Les Bons garçons de développer les personnages, qu’ils soient victimes ou bourreaux, et de présenter le mieux possible leur environnement social et économique. On y voit la violence omniprésente, un fétichisme guerrier et viril qui empoisonne une génération née au mauvais endroit au mauvais moment. L’histoire est bien sûr romancé, le déroulé du fait divers ayant de nombreux flous, et Pierre Adrian nous préserve des moments les plus sordides.
Les Bons garçons est un roman percutant et intense sur les années de plomb, sur la façon dont la jeunesse italienne a subi cette période. Il se lit d’une traite et nous entraîne avec crainte et curiosité dans la tourmente d’une violence de notre temps.