Le tapis roulant fait partie de ces objets quotidiens qu’on oublie. De ces objets quotidiens, qui à l’instar d’une compagnie domestique, comme le bruit de fond d’un téléviseur ou encore le rappel incessant des notifications, nous paraissent naturels. Mais voilà tout, les choses les plus naturelles sont les moins évidentes.
A-t-on vraiment conscience du défilé presque infini de nos objets de consommation , de l’incessante épreuve de nos corps sur les tapis de courses ou bien de cette ritournelle incessante des manèges ? Yves Pagès nous raconte leur histoire, à sa manière. Et comme pour briser le sort de cette roue de hamster, il nous l’évoque en fragments érudits et drôles. En effet, quoi de mieux qu’une pensée éclair et satirique pour interrompre la machine de l’aliénation ?
Pagès nous conte donc à quel point le tapis roulant constitue un des horizons affectifs du capitalisme. C’est-à-dire en quoi, et à titre d’innovation technique, celui-ci aura conditionné nos manières de penser, d’aimer, et même de considérer le temps.
A lire pour résister au temps présent.