Nicolas Chemla retrace ici le tournage halluciné du dernier film de F. W. Murnau : Tabou (1931). À travers le regard émerveillé d’un des plus grands cinéastes de tous les temps – à qui nous devons entre autres Nosferatu (1922) et L’Aurore (1927) – suivant les traces de ses idoles Melville Loti ou encore Stevenson, nous sommes happés dans cette épopée exotique aux Marquises. Les effets de ce dépaysement sur l’esprit rêveur et indépendant de Murnau sont d’une force incroyable, proche de la fantasmagorie, faisant de ce tournage s’étalant sur plusieurs années une pure aventure contemplative. L’auteur reprend le style très descriptif et esthétisé propre à l’orientalisme avec un talent impressionnant et complétement à contre-courant de ce que l’on peut lire en littérature française contemporaine.
Une pépite pour les cinéphiles aussi bien que pour les amateurs de récits de voyage.