Ce court roman est d’une rare beauté.
Nous découvrons une famille pour laquelle tout va basculer. Gérard élève ses trois fils seul depuis le départ de leur mère. Les jumeaux, Klaas et Kees sont les narrateurs principaux, ils nous racontent avec émotion leurs jeux d’enfants avec leur petit frère Gerson. Un dimanche après-midi comme un autre, la famille décide de partir chez les grands-parents. Gerson et le père préfèrent passer par les routes de campagne pour profiter des poiriers en fleur. Malheureusement, un manque d’attention de la part de Gérard provoque un grave accident. Pas de mort et des blessures légères, sauf pour Gerson qui perd sa rate et ses yeux.
Cette famille va devoir affronter le pire, ils restent solidaires mais personne ne sait comment aider Gerson qui vit désormais dans le noir. Cet adolescent qui avait tout lui ne verra plus jamais, il sera pour toujours dépendant. Gerson va néanmoins devoir prendre une décision pour son avenir, et malgré l’envie des jumeaux de rester pour toujours à ses côtés, Gérard sait que son fils doit apprendre à vivre sans yeux.
Ce texte est bouleversant, certes, mais écrit avec concision et justesse, l’auteur évite donc le dramatique et le pathos. Un roman poignant et inoubliable.