Au vu du résumé, on pourrait penser que Price n’est que tribulations d’un adolescent en proie à sa première histoire d’amour, sauf qu’il n’en est rien. Steve Tesich avec ce premier roman, nous dépeint avec justesse et subtilité le passage de l’adolescence à l’âge adulte et tout ce que cela implique. Tout est convainquant dans le personne de Price, de sa vie banale et monotone à East Chicago à sa première histoire d’amour fulgurante qui l’entraînera de désillusions en désillusions. Tout au long d’une histoire tumultueuse où amour, amitié, vœux d’avenir, place du père et construction personnelle vont tenter de cohabiter, on se surprend à s’identifier voire à se remémorer quelles avaient été nos réactions. C’est avec beaucoup d’habilité que les thèmes de la maladie, le rapport au père, la perte, le mensonge et la dissimulation sont abordés, au début de manière très vague, puis en s’installant comme l’inévitable dans la vie d’un adulte.
Price est un roman qu’on ne se décide à lâcher qu’une fois la dernière page achevée, Steve Tesich a l’art de raconter ce qu’il y a de plus classique mais avec une dimension autre, plus profonde, et ce tout en soulignant le flou permanent qui règne dans l’esprit d’un adolescent, pour qui l’avenir ne représente rien de plus que le jour suivant. Il sera donc difficile de passer à côté de Price, qui réussit avec succès à convaincre par sa justesse et son authenticité.