Il y a parfois des livres que l’on ne veut pas lire tant le sujet nous paraît démesurément délicat. Il y a aussi la crainte qu’un ouvrage se serve allègrement d’événements tragiques, afin de créer ce que l’on nommerait « un buzz » médiatique. Il y avait énormément de raisons qui nous poussaient à ne pas ouvrir le roman d’Erwan Larher intitulé Le livre que je ne voulais pas écrire (ed. Quidam). Sauf que plus les semaines passaient et plus les avis dithyrambiques sur ce roman se multipliaient : notre curiosité a été piquée.
Car oui, le roman aborde les événements du 13 novembre 2015 au Bataclan, où Erwan Larher s’était rendu comme des centaines d’autres personnes afin d’assister au concert des Eagles Of Death Metal. Le déroulé de cette nuit, nous le connaissons tous, sous toutes ses formes, et l’idée d’y revenir me semblait sordide. Au contraire, le livre d’Erwan Larher est une immense ode à la vie, à l’amour… et à l’humour ! L’auteur a eu la finesse et l’intelligence de créer un vrai objet littéraire où se fondent habilement son histoire et les témoignages de ses proches. Il y a un courage certain dans sa démarche, dans cette volonté de se concentrer sur l’après, sur la manière dont on peut tourner la page sans oublier, aller de l’avant sans s’arrêter de vivre, sans tomber dans le schéma de la paranoïa et du ressentiment.
Bref vous l’aurez compris, cette lecture nous a tellement bouleversés qu’il était nécessaire de vous la faire partager en compagnie de l’auteur. Il n’avait pas envie d’écrire son livre, nous n’avions pas envie de le lire : si vous n’avez pas envie de venir à cette rencontre, revoyez votre jugement, vous pourriez être surpris !