On a tous besoin d’un bol d’air frais en ce moment, d’espérer une éclaircie dans ce ciel nuageux. Difficile dans ce climat de lire de l’anticipation dystopique, tant cela relève de plus en plus du masochisme. Ces dernières années, la science-fiction évolue autour de cette problématique avec un mouvement en faveur de l’utopie. Des décennies de romans dystopiques n’ont rien su prévenir, voire ont donné des idées à certains, alors pourquoi ne pas réenchanter les imaginaires en dépeignant des futurs souhaitables ? Cette veine a déjà eu ses succès ces dernières années avec Eutopia de Camille Leboulanger (qui signe ici en tant que traducteur) ou encore Histoires de moine et de robot de Becky Chambers.
Tout pour tout le monde s’ancre dans cette vague en y apportant plus de réalisme grâce à sa forme. Le texte se présente comme une série d’entretiens menés par une journaliste entre 2068 et 2072 autour de la Commune de New York née en 2052. Des témoignages sur la révolution au niveau mondiale qui a permis cette utopie, ses fondations, sa construction, son avenir. Une grande variété de thématiques déjà actuelles y sont traitées, toujours lumineuses. Autant d’idées pour nous faire imaginer des futurs possibles et enthousiastes.