Chaque jour à la messe, le samedi à confesse.
On a du mal à imaginer Emmanuel Carrère en grenouille de bénitier. Pourtant, durant trois ans, il a vécu une profonde crise mystique. C’est de cette expérience dont il est question dans cet ouvrage ou se mêlent son expérience d’ex-croyant, puisqu’il nous affirme en être revenu, et une relecture toute personnelle de l’évangile selon Saint Luc. Sa vision de Saint Paul en fera bondir plus d’un, mais quelle virtuosité tout de même, tant dans la langue que dans la maîtrise des concepts théologiques.
Alors, on hésitera à parler de roman, d’auto-fiction ou de récit; un intérêt pour le fait religieux sera toutefois nécessaire pour arriver au bout de ce pavé de 630 pages. La religion comme psychanalyse par un auteur rempli de doute et qui vingt ans après n’a toujours aucune certitude : voilà finalement le vrai sujet du roman. On lui souhaite donc de ne pas résoudre tous ses conflits intérieurs, histoire de nous régaler de sa plume encore longtemps.