Les éditions Aux Forges de Vulcain continuent de nous abreuver de l’œuvre formidable de Luke Rhinehart, malheureusement décédé l’année dernière. Après son premier roman culte, L’Homme-dé (1971) réédité dans une nouvelle traduction, et ses deux derniers romans écrits dans les années 2010, Jésus-Christ Président et Invasion, hilarantes satyres humanistes de l’impérialisme et du capitalisme américain, nous voyons traduit pour la première fois en France son deuxième roman : Vent Blanc, Noir Cavalier datant de 1975.
L’histoire se déroule dans un Japon médiéval semblable à celui que nous dépeint Akira Kurosawa dans ses films. Nous y suivons deux poètes : un jeune romantique vagabondant au gré du vent, l’autre plus âgé et célébré, demandé à la cour d’un riche seigneur. Les deux confrères se retrouvent dans une maison abandonnée lors d’une froide nuit d’hiver, mais dans cette maison se trouve également une femme magnifique à l’air noble. Séduits, les deux poètes vont ainsi s’impliquer dans une affaire qui les dépasse, dans une course poursuite désespérée.
Dans ce roman Rhinehart met encore une fois à l’honneur un ton tragicomique, cynique vis-à-vis des tares de l’homme civilisé tout en étant émerveillé par la richesse absurde de l’humanité. L’orgueil et la destinée sont au cœur de cette histoire. Ce quatrième roman traduit en français est encore une fois une réussite, et il nous tarde de pouvoir se plonger dans le reste de la bibliographie encore tant méconnue en France de cet auteur décidément immense.