Alors qu’une nuée de napalm s’abat sur le protagoniste, soldat malheureux, nous nous envolons pour la contrée de l’imaginaire. Imaginaire qui, nous rappelle et nous somme Volodine, ne saurait être calciné. Peu importe la guerre, peu importe la désolation.
Nous voilà donc plongés dès la seconde page dans l’irrésistible imaginaire de ce héros. Roman initiatique? Délire ? Un peu des deux. Vous ne serez pas déçus. Le jeu en vaut la chandelle. Volodine se laisse aller à une langue inventive, sans sophistication pourtant. Il nous emmène tout droit vers cet étrange pays où l’on apprend à vivre dans le feu. Littéralement. Étrange pays de chamanes et de sorcières qui apprendront au héros à se distinguer dans cet art bancal.
Ce sont les femmes qui mènent la danse du feu. Tout en lui apprenant à se tenir dans le feu, elles brûlent en lui les préjugés, les peurs, les doutes. Elles lui apprennent à devenir maître de ses émotions, ou plutôt à comment les affoler. Loin de la maîtrise patriarcale, une seconde naissance ? Peut-être bien. Volodine comme un.e sorcier.e de l’écriture nous enchante, nous enflamme. Il nous montre encore une fois que la littérature est ce moyen de résister à la mort.