Mais qui est donc Amélia Dehr ? Mystérieuse beauté, résidente de la chambre 313 à l’hôtel Elisse, mille et une légendes circulent. Fille d’un père fortuné et d’une mère poétesse disparue tragiquement diront certains, une étudiante mangeuse d’hommes à ses heures perdues pour d’autres. Personne ne reste insensible à ce qui se dégage d’Amélia, pas même Paul, brillant jeune homme travaillant les nuits à l’hôtel pour payer ses études. Intrigué, Paul joue les voyeurs avec la jeune femme, ne manquant aucune de ses allées et venues par le biais des caméras de surveillance. Du jeu du chat et de la souris à l’amour fulgurant il n’y a parfois qu’un pas, mais si le mystère a su envoûter Paul, la part d’ombre qui persiste chez Amélia est une énigme. Aussi quand elle disparaît afin de se lancer sur les traces de sa défunte mère à Sarajevo, ce dernier ne s’étonne pas ou presque.
En filigrane de cette romance douloureuse, beaucoup de questions sont soulevées par la plume vertigineuse de Jakuta Alikavazovic. Comment trouver un sens à nos existences lorsque l’on avance dans la pénombre d’un futur incertain et que les erreurs passées semblent à peine digérer ? Aimer, lutter, construire, fuir, tant de possibilités pour une seule vie. Un roman d’une grande richesse, à savourer.