Ce roman est l’autopsie d’une passion amoureuse, celle qu’Ema ressent pour Paul. L’habitacle de la voiture de Paul, un coin entre l’évier et le réfrigérateur dans la cuisine d’Ema, un banal salon de thé de boulangerie dans un centre commercial… c’est par les lieux où les deux amants se retrouvent qu’Agnès Riva nous raconte leur liaison. Un traitement presque clinique qui fait d’autant plus ressortir les sentiments exacerbés d’Ema, face à un amant qui jamais ne se prend à se laisser aller. Si la froideur du style peut déconcerter au début, il devient vite évident que c’est précisément ce faux détachement qui donne toute sa force au texte, provoquant chez le lecteur une profonde empathie pour cette femme amoureuse qui se retrouve à devoir composer avec les aspects purement techniques d’une liaison clandestine. Un premier roman sobre, maîtrisé, mais ô combien touchant.