Si l’on a de la chance, la rentrée littéraire recèle chaque année au moins un livre qui nous met une grosse claque, si vous me permettez l’expression. Voici ma grosse claque de cette rentrée.
Le point de départ peut paraître un peu banal. Agnes aime Omar, Omar aime Agnes. Le hic, c’est qu’Omar vient de quitter l’Islande après avoir incendié leur maison. On apprend rapidement : (1) qu’Agnes est d’origine lituanienne et que ses grands-parents ont vécu la Seconde Guerre Mondiale du côté des victimes pour les uns et de celui des bourreaux pour les autres, (2) que le nazisme est pour elle une véritable obsession, (3) qu’elle travaille sur un mémoire consacré aux mouvements néo-nazis islandais, (4) que cela l’a amenée à rencontrer Arnor, un intellectuel d’extrême-droite assez différent des nazillons bêtes et méchants qu’elle avait interrogés jusque-là, et (5) qu’Arnor a un rapport plus ou moins (ou plus que moins) direct avec l’incendie provoqué par Omar, suivi de sa fuite. Pour finir, si vous vous demandez ce que veut dire illska en islandais, eh bien ça veut dire « le mal ».
Certes, le sujet ne vous fait peut-être pas spécialement rêver à première vue. Mais c’est brillant, c’est drôle, c’est provocateur, bref c’est le livre le plus génial que j’aie lu depuis… longtemps ! Je n’ai qu’une chose à ajouter : Eiríkur Örn Norðdahl est ma nouvelle idole.