« Jeune, j’étais déjà ailleurs. Sans patrie, sans terre. En exil, dans l’écriture. »
L’exil, voilà le sujet épineux auquel s’est attelé Atiq Rahimi dans son nouveau roman. Qu’est-ce que l’exil ? Mais surtout, comment le retranscrire à l’écrit sans le dénaturer ? Partagé entre traditions hindoue et sikh, qui placent l’écriture pour la première et la parole pour la seconde comme absolus, Atiq Rahimi adopte un style oscillant entre poésie calligraphiée et conte oral. De la page blanche qui lui causa moultes angoisses se forme la première lettre qui constituera son histoire : « l’aleph », première lettre de l’alphabet arabe mais aussi symbole du commencement. Ce commencement, l’auteur en a connu plusieurs : sa naissance en Afghanistan, son arrivée en Inde et son installation en France depuis. À la fois sans terre natale et riche de diverses cultures, Atiq Rahimi nous confie avec pudeur et justesse le déroulement d’une vie, sa vie, sans prétention aucune.
La ballade du Calame est une expérience sincèrement unique, à la fois touchante et empreinte de sagesse.