Parmi les titres inaugurant « Suites », la nouvelle collection poche des éditions Métailié, figure un bijou de l’une des plus grandes plumes de la littérature écossaise contemporaine : John Burnside, passé de la poésie au roman, maître de l’éblouissement et du cruel avec des titres que nous avons adorés comme La Maison muette ou L’Été des noyés. Scintillation, originellement paru en 2011, est une capsule synthétisant le style de son auteur.
Tout commence par une série de disparitions de jeunes garçons, dans une ville en perdition. Le travail y manque, suite à la fermeture de l’usine au côté de laquelle elle s’était établie, un investisseur vicieux et corrupteur dirige officieusement la localité, les habitants sont malades lorsqu’ils restent, radieux lorsqu’ils partent. Nous y suivons un policier dépassé, des enfants livrés à eux-mêmes, des personnages tout en clair-obscur subissant cet environnement vicié, jusqu’à l’éblouissement final où Burnside déchaine un style poétique, quasi-mystique.