Ces dernières années, le mot « crise » revient sans cesse : climatique, économique, sociale, professionnelle… Paolo Giordano, avec lucidité et intelligence réussit à conjuguer la fiction, la science et la poésie dans ce roman magistral. PG, l’alter ego de l’auteur, un écrivain, journaliste et physicien, est lui même en crise. En pleine rédaction d’un ouvrage sur les victimes et les survivants d’Hiroshima et Nagasaki, il mêle ses pensées et ses réflexions personnelles aux grandes questions de notre époque. Son récit débute en 2015 lorsqu’il décide de se rendre à la COP21 pour fuir ses problèmes conjugaux. Nous rencontrons ses amis qui tour à tour deviennent les protagonistes du roman ; Curzia, une journaliste écrivant uniquement sur le terrorisme, Karol, un prêtre amoureux et Jacopo Novelli, « l’homme des nuages » un scientifique qui passera de la célébrité au boycott. Ces personnages atypiques nous éclairent sur les tensions et les paradoxes de nos vies. Sans jamais tomber dans des lieux communs ou des idées toute faites, l’auteur réussi à approfondir et questionner ce qui paraît incontestable. Une lecture offrant un temps de recul sans jugement, loin du tumulte et pourtant si proche de la réalité.
Tasmanie est un moment de répit dans lequel nous pouvons nous réfugier. Pour certains, leur Tasmanie est une personne, pour d’autres, c’est un lieu, un endroit sûr, pour d’autres encore, une odeur, une sensation, un souvenir. La Tasmanie serait aussi le lieux où nous aurions le plus de chance de survivre au réchauffement climatique. PG cherche sa Tasmanie en nous aidant à trouver la notre. Ce roman c’est nous, nos contradictions, nos peurs et nos chagrins sous la plume captivante, délicate et d’une humanité désarmante de Paolo Giordano. Une lecture tenace, bouleversante offrant un véritable voyage.