« J’ai un poème et une cicatrice. »
C’est sur cette phrase simple et mystérieuse que débute le premier roman de Gilles Marchand. Notre narrateur à l’écharpe qui lui permet de cacher cette fameuse cicatrice, est comptable. Il rythme ses journées par une répétition rigide d’actes et de gestes, comme son métier : monotone mais oh! combien rassurant. Sa seule distraction réside en rendez-vous quotidiens au café près de chez lui. Il y fréquente Laura, la patronne, mais aussi Sam et Thomas, compagnons de café-whisky et de bavardages joyeux mais pudiques. Depuis près de dix ans, leurs entrevues se déroulent sans accroc, jusqu’au soir où la question de l’écharpe se pose à lui. D’abord réticent, peu à peu son histoire, toute son histoire est contée, pour lui comme pour ses amis, devenus le public d’une personne qu’ils découvrent pour la première fois.
Partant d’un personnage meurtri et secret, Gilles Marchand nous dresse une multitude de portraits attachants et sans artifices. Le roman devient un endroit chaleureux et familier, où il fait bon se replonger après une longue journée.