Vos deux libraires Frédérique et Charlène sont bien embarrassées. En effet, nous avons mis le doigt sur une véritable pépite et il va être difficile de faire honneur au roman magistral de Kate Atkinson en quelques lignes. Je me lance :
Une vie après l’autre s’ouvre sur une scène pour le moins intrigante. En novembre 1930, une jeune femme entre dans un café et, après avoir échangé quelques mots avec Adolf Hitler, pointe une arme sur ce dernier. Puis le roman s’ouvre à nouveau, cette fois sur une ambiance de conte de Noël. Le 11 février 1910, une femme accouche d’un bébé mort-né, le médecin ayant été retenu par la neige. Mais au chapitre suivant, le médecin arrive à temps et le bébé survit.
Grâce à ce procédé narratif à la fois ingénieux et d’une clarté désarmante, Ursula Todd connaîtra plusieurs vies. Car chaque fois que les ténèbres menacent de l’engloutir, un détail de son histoire change et lui donne une autre chance. Cette construction permet au lecteur de passer d’une époque à l’autre, d’une ambiance à l’autre, d’une manière étonnamment naturelle, tout en suivant les personnages attachants que sont Ursula Todd et sa famille de la middle-class anglaise. Des personnages aux multiples facettes, en raison des différents destins auxquels ils vont être confrontés. Un roman qui réussit la prouesse d’être à la fois profond et extrêmement divertissant, et qui vous fera réfléchir à deux fois à toutes les petites décisions que vous prenez quotidiennement au cours de votre vie.